Bien avant les débuts de l’aire de la sélection clônale des cépages qui pris son essor dans les années 70, le grand-père de Pierre-Antoine, comme tous les autres vignerons, s’appuyait sur l’observation, son expérience et ses propres objectifs qualitatifs pour sélectionner les souches à reproduire pour ses nouvelles plantations. Cette sélection dite massale avait pour effet d’assurer une grande diversité au sein d’un même cépage. Elle renforçait aussi le caractère des vins produits par chaque vigneron.
Nous avons la chance de posséder encore une surface non négligeable de ces vieilles vignes issues de sélections massales sur le domaine, plantées par le grand-père de Pierre-Antoine.
Sur le secteur de la Vernillière, une parcelle de 17 ares, bien que produisant encore des raisins magnifiques d’une belle qualité, montre des signes d’essoufflement. Nos vieux Chardonnay n’offrent plus un rendement compatible avec nos objectifs de production. L’arrachage de cette parcelle pour assurer son remplacement devient donc une nécessité. D’autant plus que l’écartement entre les rangs, de seulement un mètre, constitue une contrainte forte à son exploitation particulièrement difficile du fait de la pente importante approchant les 20%.
Toutefois, cette parcelle connaissant un plus faible taux de développement des maladies du bois et conscient de la qualité des raisins produits, il nous a semblé important de conserver ce patrimoine dans notre production et même de l’accroître pour renforcer encore la typicité de notre terroir de la Roche auquel nous tenons tant.
Avant de procéder à l’arrachage de la parcelle nous avons donc sélectionnés des bois seins sur les plus beaux ceps de la parcelle. Cette sélection massale perpétuée, permettra nous l’espérons, de réduire un peu le mouvement de la standardisation des vins que la sélection clônale engendre peu à peu et dont nous voudrions nous écarter dans la mesure de nos possibilités. Nous entendons ainsi pérenniser notre capital végétal et participer à un renforcement de la bio-diversité présente dans nos vignes.
Nous croyons fortement à cette démarche de protection de notre patrimoine et de notre terroir. Seul l’avenir nous dira si nous avons raison. Notre pépiniériste préféré en détient en partie les clés maintenant.